Avez-vous déjà vu… un traducteur qui déballe ses cadeaux ?

C’est le moment de la minute « dans la tête du traducteur », la rubrique parfaitement inutile, donc forcément indispensable…

Il n’y a pas très longtemps, j’ai fêté mon anniversaire (on va dire que je ne vieillis pas mais que je m’améliore, comme le bon vin). Rien de bien original, mais je me suis quand même amusée toute seule face à ma propre réaction lorsque j’ai ouvert mes cadeaux.

Cadeaux

C’est connu, une traduction qu’on remarque, c’est une mauvaise traduction, et par conséquent, on ne remarque généralement que les mauvaises traductions. C’est ingrat, c’est comme ça. Mais là, lorsque j’ai commencé à feuilleter le manuel d’instructions de mon cadeau (c’était le genre de cadeau où on a vraiment besoin de savoir comment ça marche,  ne croyez pas que je fais ça à chaque fois), j’ai passé un bon quart d’heure à m’extasier sur la qualité du travail : des instructions claires, très bien traduites, la terminologie me semblait vraiment précise… un véritable bonheur ! Un cadeau dans le cadeau, en somme…

Est-ce que je suis folle ? Comme il paraît que je râle tout le temps, je me suis dit que pour une fois, j’allais faire l’inverse. Je vous l’ai dit, je me bonifie !

Le langage juridique, c’est tellement fun

Aujourd’hui, j’avais envie de partager avec vous une petite perle trouvée sur Twitter. En effet, le langage juridique a pour réputation d’être compliqué, abscons et ennuyeux. Sauf que parfois, ça devient vraiment très drôle.

Petit contexte : il y a quelques semaines, Sausage Party, un dessin animé, a suscité la controverse car jugé trop explicite, et des associations d’extrême droite (pour rester polie) ont tenté de faire interdire le film aux -16 ans (c’est fou, il n’y a qu’en France que ça arrive). Là où ça commence à être drôle, c’est quand le tribunal administratif a rendu son verdict. En voici un extrait que je ne peux pas m’empêcher de partager avec vous, car lorsque je suis tombé dessus, ça m’a fait la journée :

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Ces associations prônant la censure ont au moins eu le mérite de nous payer une belle tranche de rigolade, et par les temps qui courent, tout fou rire est bon à prendre 🙂

Je vous laisse sur ces belles paroles, je me lance en quête du client qui me donnera la possibilité de traduire des textes de ce genre 🙂

Ma comptable est une warrior…

Elle a appelé deux agences URSSAF dans la même matinée !!! Je crois qu’elle mérite une prime de pénibilité.

C’est sûrement le plus gros avantage  au changement de statut, je n’ai plus à les appeler moi-même, rien qu’à l’idée que j’allais peut-être devoir le faire l’autre soir, j’ai senti monter une crise d’énervement épidermique.

Car même si le statut est différent,  l’URSSAF reste fidèle à elle-même ! Je dois encore payer des cotisations, et hormis le fait qu’ils me reprochent de ne pas avoir payé mes cotisations alors qu’ils ne m’ont pas réclamé l’argent, il faut aussi qu’ils fassent mon changement de caisse, puisque j’ai eu l’outrecuidance de déménager cet été. Il faut dire que je ne leur facilite pas la tâche.

Avant que les coups de téléphone soient passés, j’ai dit, avec une nette mauvaise foi, que la comptable n’avait pas à s’inquiéter puisque je n’avais déménagé que depuis quatre mois, et qu’on pourrait s’inquiéter du non-changement d’adresse d’ici une vingtaine de mois…

Et voilà que la comptable, suite à son marathon téléphonique, me dit que, je cite « Apparemment le changement peut prendre du temps, d’ici 2017 ou 2018 » je ne sais pas vous, mais quand j’ai lu ça, j’ai eu un de ces fous rires… Seule évolution par rapport au statut de l’auto entrepreneur, ils ne font même plus semblant au niveau des délais ! Comme ça, on n’est pas déçu.

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Je me vois bien dire à mes clients : oui, je m’occupe de votre texte de deux pages, vous l’aurez d’ici septembre ou octobre…

Joyeuse Saint Jérôme !!

L’été, le déménagement, la création d’un site pro et d’autres soucis privés en tous genres à résoudre, m’ont fait un peu perdre le rythme de publication. Il faut que je revienne avec de nouvelles idées mais en attendant, je vous souhaite une joyeuse Saint Jérôme !

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Visiblement, les problèmes de place sur le bureau ne datent pas d’hier

Pourquoi, me demanderont les non-traducteurs ? Tout simplement parce que c’est le saint patron des traducteurs. En effet, c’est lui qui a effectué une traduction de la Bible en latin qui a été utilisée pendant des siècles (et des siècles).

Comme j’ai la vocation chevillée au corps, mon homme s’appelle lui-aussi Jérôme 🙂 Ca ne s’invente pas. Bonne fête à lui aussi 🙂

Pour finir avec la note personnelle, je vous présente mon nouveau « CAT-tool », Malora, arrivée en septembre… et déjà sacrément efficace.

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Traductrice, mais pas seulement

L’autre jour, lors d’une réunion de famille, j’entendais mon père parler de mon activité à je ne sais quel parent éloigné. Heureusement, je l’ai bien briefé et ce qu’il a raconté du métier de traducteur était exact (non, il ne confond pas avec interprète et sait que je ne vais pas sur Google Translate. Je sais, c’est si rare). Cependant, en y repensant après-coup, je me dis qu’il est assez réducteur de se présenter comme quelqu’un qui « fait des traductions de telle langue à telle langue ». C’est d’autant plus vrai maintenant que j’ai quitté le statut autoentrepreneur et que je suis en pleine phase d’expansion de mon activité.

Dire que je « fais des traductions de telle langue à telle langue », correspondrait (je pense) davantage à la description du travail d’un traducteur salarié (je schématise, bien sûr). L’indépendant (et je pense que c’est valable pour toutes les professions) fait aussi de la comptabilité, du marketing, des factures, du développement de site Web, de la prospection… Il rédige des articles de blog, discute sur Internet avec ses confrères pour développer son réseau et obtenir des conseils, prend des nouvelles de ses chefs de projet préférés, relance les clients qui oublient de payer, recontacte les clients qui ne donnent pas signe de vie depuis un moment, négocie des tarifs, rédige des devis… Et c’est sans parler des activités (annexes dans mon cas) d’édition et de relecture… Et des fois, il trouve le temps de traduire 🙂

Tiens, par exemple, il y a 15 jours, entre le rendez-vous avec l’assureur pour renégocier la mutuelle pro, celui avec la comptable, le rendez-vous networking, le déjeuner avec maman (non, là, j’exagère un peu), la facturation, la déclaration URSSAF et la déclaration de TVA, la saisie des factures dans le logiciel de compta (je débute, ça me prend toujours des plombes car j’ai peur de déclencher une guerre si je me trompe), auxquels on peut ajouter mon déménagement en cours et autres obligations privées, je me suis franchement demandé quand j’allais bien pouvoir traduire !! (D’ailleurs, comment font les gens qui ne peuvent pas passer leur contrôle technique/aller chez le dentiste en journée??)

Multitasking

Je cherche donc une manière de me présenter qui laisse entendre toutes ces activités qui occupent mine de rien une bonne partie de notre temps et permette de sortir du cliché « travailleur dilettante qui traîne en pyjama toute la journée et travaille de temps en temps ». Sans tomber dans le pompeux Je suis chef d’entreprise…

Comment faites-vous ?

Je change de statut ! #3 La comptabilité

Le gros point fort de l’autoentreprise, c’est la comptabilité simplifiée. Certains tombent d’ailleurs dans le piège et simplifient trop leur comptabilité, oubliant certaines règles. C’est là que j’avais vraiment mis à profit les cours de comptabilité au programme de LEA pour avoir un suivi à peu près sérieux quand même…

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Avec une EURL, c’est une autre histoire. J’ai déjà dit que j’avais engagé un cabinet d’experts-comptables, mais ça ne veut pas dire que je n’aurai rien à faire pour autant. Pour l’instant, la grande inconnue pour moi, c’est la TVA dont je devrai en partie m’occuper. Pour des raisons économiques, mais aussi parce que ça m’intéresse, j’ai choisi de continuer à assurer une partie de la comptabilité de l’entreprise (facturation, relance, TVA…) J’ai donc commencé à suivre une formation pour cela… et j’ai du acheter un logiciel de comptabilité, car mes petits tableurs Excel ne suffiront plus !

Bilan de cette première plongée dans le monde des chiffres : ce n’est pas vraiment gagné ! Je pense qu’il va me falloir un peu de temps pour être vraiment à l’aise avec le processus de saisie des dépenses et des recettes dans le logiciel, le tout, sans se tromper de compte ou de colonne, ni rien oublier.

J’aime beaucoup le changement, cette étape m’intéresse donc beaucoup. Je dois dire que l’idée d’avoir quelqu’un pour m’épauler et à qui poser mes questions me rassure beaucoup, je n’ai pas l’impression de tomber dans le vide.

J’en ai quand même une bonne à vous raconter…

Ce n’est pas la première fois que je vous raconte mes difficultés administratives. Pour changer, aujourd’hui, je suis plutôt en train de rigoler qu’autre chose. Ça me change, ça détend. Voici pourquoi.

Cela fait maintenant un an et demi que j’ai entrepris le déménagement de mon autoentreprise, comme j’en ai déjà parlé. Un an et demi que j’ai deux numéros SIRET et que je suis à cheval entre deux administrations qui se renvoient régulièrement la balle. Ce mois-ci, j’ai officiellement créé ma société, j’ai donc appris avec bonheur que je devais radier mon autoentreprise, dans mon cas particulier, mes deux comptes. Youpi !

Bizarrement, ça s’est beaucoup mieux passé que ce que je craignais. Miracle des miracles, il m’a fallu seulement deux appels pour joindre quelqu’un (vraiment une journée à marquer d’une pierre blanche), tout ça pour apprendre que mon ancien compte, en Haute-Savoie, avait été radié… il y a deux jours. Miracle miracle, trois fois miracle. Non, vraiment, cinq mois pour cocher une case, c’est un petit exploit.

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Comme je suis de très bonne humeur, ça me fait mal rigoler : pour une fois qu’ils faisaient leur boulot, ça n’a pas servi à grand-chose ! Au moins, ça m’épargne l’envoi d’un formulaire de radiation supplémentaire. URSSAF, merci pour ce moment ! RSI, à nous deux !

Urgence !

Quand j’ai commencé mon activité, je me suis dit qu’accepter les traductions urgentes, au pied levé, pourrait être un bon moyen de trouver de nouveaux clients ou de fidéliser les clients existants. De me rendre indispensable, en quelque sorte.

Si ça a bien marché au début, j’avoue que plus ça va, plus je remets en question cette stratégie. En effet, je me rends compte de plus en plus que les retours de clients insatisfaits (agences en l’occurrence), s’ils restent fort heureusement rares, font pratiquement inévitablement suite à une demande urgente et donc à une traduction faite dans l’urgence, et souvent pour des textes plus techniques qu’il n’y paraissait de prime abord.

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Le constat suivant s’impose : certes, le client est très content quand on le dépanne et quand on lui permet de tenir les délais un peu irréalistes de leurs clients (sérieusement, quand on lance une initiative le jour X, on le sait généralement à l’avance, alors pourquoi faire traduire les communiqués de presse le jour X…). En revanche, il est le premier à râler quand le client (ou le relecteur) n’est pas content derrière et c’est pénible de devoir d’abord s’excuser, puis rappeler que les conditions n’étaient pas idéales et que les torts sont partagés. Ca ne flatte personne et c’est mauvais pour la confiance en soi.

Par conséquent, plus ça va, plus je refuse ces traductions urgentes, car je préfère éviter ces retours (certes justifiés, mais inévitables quand le temps est trop court pour appliquer la procédure de traduction habituelle, c’est-à-dire faire reposer la traduction plusieurs heures/une nuit avant de la relire). Malheureusement, cette stratégie a un revers : on risque de ne plus être ce traducteur « chouchou », vers qui le client se tourne souvent et dont il ne peut plus se passer. Je n’arrive pas à déterminer lequel de ces deux maux est le pire dans une relation traducteur/agence… (c’est sans doute pour ça que je ne refuse pas systématiquement les demandes urgentes).

Pour me consoler, je me dis que cela présente aussi un désavantage pour le client : pour une traduction moins bonne, le même traducteur en fait peut-être dix très bonnes dans l’urgence, mais (et je parle ici en ce qui me concerne) après avoir reçu un retour négatif, il aura tendance à refuser les délais trop courts ou à accepter moins de projets dans l’urgence… C’est donc le client qui se trouve dans l’embarras pour le projet urgent suivant, pour avoir un peu trop vite tout mis sur le dos du traducteur « fiable », il se voit contraint de se tourner vers quelqu’un d’un peu moins fiable pour son urgence.

Moralité : les délais trop courts ne profitent à personne, et surtout pas à la qualité !

Solitude ?

J’ai remarqué que quand je dis aux gens que je rencontre que je travaille en freelance, l’une des premières réactions est : du coup, tu ne vois pas grand monde ! Le tout dit sur un ton désespéré qui laisse entendre que c’est une situation atroce et que les gens ne savent pas comment je fais… Ils auraient presque pitié.

Il est vrai que j’ai eu besoin d’une phase d’adaptation et que quand je vivais seule, au début, j’étais prise d’une logorrhée dès que je trouvais un être humain de chair et d’os à qui parler. Mais ce n’est plus le cas et je dois dire que je m’accommode très bien de ma situation.

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Pire encore, je crois que ça me convient très bien : je suis quelqu’un de très efficace et productif quand je m’y mets, très speed, diraient certains, et je me rends compte que quand je rencontre plus de trois personnes incompétentes ou à moitié neurasthéniques dans la journée, j’en suis à ronger mon frein et à me dire que ça irait plus vite c’était moi qui le faisais… Finalement, c’est peut-être rendre service à tout le monde que de reléguer ma productivité et mon efficacité entre quatre murs !

Et, même si ce n’est pas donné à tout le monde, travailler seul toute la journée n’est pas forcément une fatalité. Pas de notion de « not safe for work », de positions peu orthodoxes, de dress code, personne pour vous faire les gros yeux quand vous dérapez (de manière totalement accidentelle et fortuite, cela va de soi) sur Facebook. Pas de supérieur ou de collègue de bureau tatillon pour contrôler vos horaires (pardon, on me souffle dans l’oreillette que je travaillerais beaucoup moins en entreprise). Et c’est appréciable de pouvoir se lever 10 min avant de commencer à travailler. Je suis devenue du matin depuis que je travaille chez moi et que je n’ai plus à me coltiner une heure de transport en commun et le froid matinal !

Au pire, je me dis que si dans quelques années, je me suis lassée de tous ces avantages, je pourrai toujours me renseigner sur les possibilités de partage de bureaux… J’avoue que ce mode de travail m’intrigue aussi !

Je change de statut #2 C’est parti

Ca y est, je me suis jetée à l’eau, j’ai enfin signé les statuts pour créer ma société !

Je suis donc maintenant gérante. J’aime bien, j’ai l’impression d’être schizophrène, vu que ma première (et pour l’instant, seule) activité de gérante a consisté à faire un chèque pour débloquer le capital de la société, pour l’encaisser 10 secondes plus tard (se faire des chèques à soi-même, MA solution pour les week-ends pluvieux).

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Je vais bientôt pouvoir reprendre mon activité favorite : ferrailler au téléphone avec l’URSSAF, mais cette fois, pour résilier mon SIRET (enfin, les deux, puisque mon déménagement est encore au point mort).

Qu’on se rassure, je pense que j’aurai toujours matière à alimenter ma fascination incorrigible pour les merveilles de l’administration. Quand j’aurai enfin terminé la création de ma société, je pense que je pourrai faire avancer la science en répondant à la mère de toutes les questions : mais qui de la poule ou de l’oeuf ?

  • Pour envoyer les statuts, nous avons besoin de l’acte de dépôt du capital à la banque.
  • Pour créer votre compte pro, il nous faut les statuts.
  • Dès que vous ouvrez le compte, on enverra les statuts au greffe.
  • Le jour de l’ouverture du compte : vous aurez l’acte de dépôt (nécessaire à l’envoi des statuts) sous 15 jours. Mais vous auriez pas déjà le SIRET pour que je puisse boucler le dossier?

Qu’est-ce qui se serait passé si je ne m’y étais pas prise 3 mois à l’avance, je vous le demande.

Je garde la meilleure blague pour la fin : mon homme m’apprend qu’il est muté (un an qu’on attend et il faut que ça arrive MAINTENANT ??). Donc à peine la société créée, je connaîtrai à nouveau la joie incommensurable du déménagement administratif. Finalement, dans le genre « la poule et l’oeuf », je ne suis pas mal non plus.